J’ai fait la connaissance de Noémie lors d’une rencontre d’échange au sujet du retour en France (que j’organise régulièrement). Je lui ai proposé de témoigner et de nous raconter son expérience à l’étranger dans le cadre d’un volontariat international en entreprise effectué aux USA.
Salut par ici !
Je m’appelle Noémie, j’ai 28 ans et je termine une expérience d’un an et demi aux Etats-Unis en tant que V.I.E. “VI quoi ?” J’explique tout cela dans cet article ! 😉
Le volontariat international en entreprise, qu'est-ce que c'est ?
Le V.I.E, ou Volontariat International en Entreprise, est un dispositif RH de mobilité internationale sécurisé par l’Etat français. Ce dispositif permet à une entreprise de confier une mission professionnelle à l’étranger, à un jeune diplômé.
C’est donc dans ce cadre-là que j’ai rejoint une entreprise dans l’industrie aéronautique en tant que Chargée de projets RH. Mes missions s’articulent autour de trois grands axes. Tout d’abord, je suis le point de contact de la population VIE aux US pour cette entreprise. D’autre part, je m’occupe des programmes de reconnaissance au travail (célébrer l’ancienneté des employés, encourager la reconnaissance entre pairs, etc.). Enfin, je touche aux sujets visant à promouvoir l’inclusion et la diversité en entreprise. Tout un programme !
Comment je me suis retrouvée à partir ?
Je vous invite à remonter avec moi à l’adolescence. J’ai 15 ans et j’ai la chance de passer deux semaines dans un centre linguistique en Angleterre où des jeunes du monde entier viennent apprendre l’anglais. Je ressors de là très marquée car je réalise que malgré des niveaux d’anglais bien disparates, on arrive à connecter. On joue, on rit, on s’émeut… on s’énerve aussi haha mais on connecte ! Wahoo ! Le concept me fascine : je prends conscience qu’en parlant anglais, j’ai la possibilité de m’ouvrir à tellement de monde !
Ça a vraiment été le point de départ d’un cheminement qui m’a amenée à saisir toutes les opportunités (pas chères, on s’entend !) pour me rendre à l’étranger sur du long terme. Du service civique en Espagne, au stage en Inde en passant par le semestre d’échange en Argentine, tout y passe… ou presque. Bref, tout cela pour dire que le VIE sonnait comme la suite logique d’une démarche entamée il y a quelques années déjà.
Rechercher une mission de volontariat international en entreprise
Le VIE est un programme convoité. Il s’agit d’un contrat français à l’étranger donc on s’affranchit des lourdeurs administratives que peuvent engendrer les expatriations. De plus, les missions sont généralement très qualitatives. Autant vous dire que comme toute recherche d’emploi, le parcours peut être éreintant. Pour ma part, j’ai mis environ 9 mois pour trouver un contrat.
La recherche s’organise autour du site Mon Volontariat à l’international, où est posté l’ensemble des offres de VIE. Business France (l’organisme chargé du programme) organise également un forum annuel chaque automne sur Paris (avant l’ère Covid en tout cas). Le groupe de VIE sur Facebook est également une bonne source d’informations concernant les retours sur les processus de recrutement, l’expérience dans différents pays, etc.
S'installer aux USA
Sincèrement, l’installation aux USA est assez simple car le programme de volontariat international en entreprise (VIE) est très cadré (assurance maladie, billets d’avion pris en charge par l’entreprise, paiement du salaire en euros sur un compte français, etc.). Pour peu que votre entreprise vous mette entre les mains d’un buddy… le tour est joué !
L’installation sur le long terme dans un nouveau pays peut engendrer beaucoup de frais (caution logement, achat voiture, paiement assurance auto, premier loyer, meubles, dépôt à l’ouverture d’un compte, etc.). Personnellement, j’avais des économies donc ça m’a bien aidée. Également, Business France propose une avance sur salaire lors du premier mois. Un prêt à taux 0 disons, à rembourser sur les 6 premiers mois du VIE.
Pour le logement, j’ai clairement attendu d’être sur place pour choisir. Le site de référence s’appelle Craiglist (équivalent du Bon coin) mais il existe également tout plein de groupes Facebook bien pratiques. Comptez entre 1300 et 2000 dollars pour un studio dans les grandes villes. Aussi, très important, les baux sont des engagements fermes et définitifs. Pas de possibilité de se rétracter, même avec un préavis… A bon entendeur !
So far, so good ?
Dès le début, et encore aujourd’hui, je me sens privilégiée. Le contrat VIE (volontariat international en entreprise) est clairement l’opportunité de partir à l’étranger dans d’excellentes conditions (même s’il a ses contraintes : pas de cotisation chômage, déplacements à soumettre à validation auprès de Business France, indemnité réduite si je rentre en France plus de 7 jours notamment).
D’autre part, les missions qui m’incombent me permettent de me plonger au cœur de la société américaine. Je pense notamment aux sujets autour de la diversité qui m’amènent à organiser des évènements autour des questions raciales, ou bien de la santé mentale. Je me réjouis de ne pas avoir eu à faire de concessions en termes de qualité de missions pour partir à l’étranger.
Et le Covid dans tout ça ?
Cependant, je ne peux pas nier que le Covid a eu un fort impact sur mon expérience. Les Etats-Unis n’ont clairement pas eu un confinement aussi prononcé que la France mais l’activité culturelle a quand même pris un bon coup de frein. Typiquement, mon truc ce sont les comédies musicales (Dont’ judge me…). Malheureusement, Broadway a fermé début mars et ne rouvrira pas avant mai 2021 à priori… Sans parler de tous les concerts, les comedy shows annulés. Même quand certains lieux ont commencé à rouvrir, il fallait être très vigilant en termes de restrictions covid car d’un état à un autre, les règles pouvaient être bien différentes (d’une “quarantaine” de 15 jours fermes à New York à aucune restriction en Floride). Et puis, avec le visa octroyé aux VIE (J1 Visas), impossible de sortir du pays sans prendre le risque d’être bloquée à la frontière en rentrant aux US suite au Travel ban de Trump annoncé en juin 2020. Ca veut dire qu’il n’y a donc pas de possibilité de venir prendre un second souffle en France pendant une expérience d’un an et demi, mais également, qu’il n’y a pas de possibilités de visiter le Mexique ou le Canada… alors que c’est juste à côté.
Le Covid supprime également beaucoup d’interactions sociales : toutes ces rencontres fortuites, ces heureux hasards qui peuvent donner une saveur singulière à une expérience à l’étranger. Il faut être beaucoup plus intentionnel dans la démarche de rencontre de l’autre… alors même que les gens ont tendance à moins aller les uns vers les autres. Je suis contente d’avoir eu quelques mois pour rencontrer du monde avant que tout ne ferme mais l’isolement aura clairement été un risque auquel je n’avais pas vraiment fait face lors de mes précédentes expériences à l’étranger.
Bientôt la fin de mon aventure en volontariat international en entreprise
Cette expérience s’achève dans quelques mois et je sais déjà qu’elle a renforcé qui j’étais avant de partir. Une des choses qui m’a marquée dans mon entreprise, c’est la pluralité de nationalités. Entendre tous ces accents se mélanger (américain, british, français, espagnol, chinois, indien, etc..), ça m’a clairement renvoyée à cette expérience dans ce centre linguistique en Angleterre, quand j’avais 15 ans. On ne partage pas la même langue maternelle mais on arrive à travailler ensemble… à connecter !
Pour moi, les expériences à l’étranger sont toujours un moment où j’apprends à gérer/accepter la vulnérabilité : ce moment où tu as besoin d’un service, ce moment où tu te sens seule, ce moment où tu ne comprends pas, ce moment encore plus gênant où on ne te comprend pas, etc. Bref, la honte ne tue pas, je peux en témoigner ! 🙂
Mes bonnes adresses
La spiritualité prend une place prépondérante dans la société américaine. L’Eglise y est tellement développée que la plupart d’entre elles ont une dimension professionnelle très forte. La qualité musicale y est assez bluffante, semblable à ce qu’on pourrait retrouver dans le milieu séculier. Ça peut être déroutant. Même sans être croyant, je trouve que ça vaut le coup d’aller y faire un tour.
Voici quelques adresses : Time Square Church à NYC, Elevation Church à Charlotte, Reston Community Church en Virginie.
Charleston est une ville qui m’a beaucoup marquée car au-delà de la légèreté que suggèrent ses plages et son centre ville coloré, c’est également une ville chargée d’Histoire. Vous y trouverez beaucoup de références à l’esclavage et des clins d’oeil à la gastronomie africaine assez inantendus !
Le mot de la fin
J’aimerais terminer avec LE conseil tonitruant pour trouver un VIE en 3 semaines ! Mais je crains que la réalité ne nous renvoie, encore une fois, à des notions de patience, de persévérance et de régularité.
Enfin, même si je sais à quel point les expériences à l’étranger résonnent en moi, je crois qu’on peut retrouver cet épanouissement de tellement de manières possibles. Je suis contente d’avoir trouvé quelque chose qui me parle et je vous souhaite de trouver votre propre langage.
Article et photos : Noémie
Un peu d’inspiration…
Découvre les aventures de Jade au Népal en tant que volontaire, de Thomas en Corée dans le cadre d’un PVT.
Découvre aussi l’expatriation d’Anaïs en Angleterre et le séjour aux USA d’Ibtissem en tant que jeune fille au pair.
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Noémie, en pèlerinage sur cette Terre