Voyager et travailler

La carrière des conjoints accompagnateurs lors d’une expatriation

La carrière des conjoints accompagnateurs en expatriation est souvent mise en pause pendant plusieurs mois pour assurer l’installation de la famille dans le pays d’accueil. Ceci dit, un arrêt trop long peut avoir un réel impact pour la suite de la carrière notamment lors d’un retour en France.

Je laisse la parole à Nadia pour nous parler de ce sujet qu’elle connait bien puisqu’elle a été conjoint suiveur. Découvre dans cet article le témoignage et les astuces.

Je me nomme Nadia Bulcourt et je suis originaire des Hauts-de-France. J’ai quitté la France après mes études pour rejoindre mon conjoint dans sa mobilité internationale. Passionnée de langues étrangères et titulaire, entre autres, d’une Licence en Langues étrangères appliquées, j’ai toujours eu le goût des voyages.

Suivre son conjoint en expatriation

À ce jour, j’ai vécu dans trois villes différentes à l’étranger : Jérusalem, Haïfa et Barcelone. Voici donc un petit résumé de mon expérience internationale.

Israël, première destination en tant que conjointe expatriée

La première expatriation est arrivée très rapidement. J’avais 22 ans. En effet, lorsque mon conjoint m’a annoncé qu’il partait vivre à l’étranger pour des raisons professionnelles. Il a fallu prendre une décision : vivre notre relation à distance ou le rejoindre ? J’ai quand même patienté une année, le temps de terminer mon cursus universitaire pour faire mes bagages.

Étant jeune, je ne me suis pas posée de questions. J’avais confiance en moi et j’étais loin d’imaginer les obstacles qui se dresseraient sur mon parcours en tant que conjointe expatriée.

Alors bien sûr, une fois que tu arrives sur place, tu es prise dans le tourbillon de l’installation et tu ne te rends pas trop compte de ce qui t’arrive. Tu penses notamment à te familiariser avec ton nouvel environnement, à prendre tes repères, à aménager ton logement… Mais une fois que toutes ces étapes sont passées, là oui tu te mets face à la réalité ! Choc culturel, barrière linguistique, refus d’un visa de travail, situation politique et sécuritaire… On peut dire que ce pays m’a marquée à jamais !

L'Espagne, un pays qui m'a toujours fait rêver

Après avoir passé 7 ans de ma vie en Israël, j’ai pris une tout autre direction : je suis partie à Barcelone. Ici tout me semblait beaucoup plus simple. Il faut dire que j’arrivais déjà avec deux sacrés bagages : la langue espagnole et un poste de travail. Bien qu’ici on s’exprime en catalan, c’est quand même un véritable plus de maîtriser l’espagnol. Et puis lorsque vous n’avez pas à vous plonger dans la recherche d’un emploi, c’est un véritable avantage. 

Cette année, je vais souffler ma dixième bougie à Barcelone. Il n’était pas prévu que je reste aussi longtemps mais je dois dire que la ville de Barcelone m’a totalement conquise. Alors pourquoi m’installer ailleurs ?

La vie professionnelle en expatriation en tant que conjoint suiveur

Je suis une personne qui ressent le besoin d’exercer une activité professionnelle. Que ce soit en France ou à l’étranger, j’ai donc toujours émis le souhait de travailler.

La désillusion et ma bataille professionnelle au Proche-Orient

Dès mon arrivée en Israël, j’avais obtenu une promesse d’embauche dans une fameuse agence de voyage. C’était parfait. Mais je n’avais pas pensé au permis de travail… Erreur de débutante certainement. Confiante, je me rendis au Ministère du travail pour effectuer la demande de visa, avec ma promesse d’embauche. Et là, première désillusion. Au regard de ma situation personnelle, je ne rentrais pas dans les « critères » de délivrance du précieux sésame. Mon poste en agence de voyage s’envola conjointement avec l’espoir d’avoir un poste de travail.

Le temps de débloquer la situation, je décidai de ne pas rester les bras croisés. Et c’est comme cela que j’ai appris l’hébreu de façon intensive pendant un an. La connaissance de la langue locale m’apporta de véritables bénéfices et je pus reprendre une activité professionnelle ensuite.

Un métier passionnant pendant mon séjour à Barcelone

Du conjoint expatrié, je suis devenue l’expatriée et mes fonctions consulaires me firent voyager jusqu’à Barcelone où j’exerçai pendant 4 ans. J’adorais mon métier mais ma vie prit un tout autre tournant en devenant maman. Je ne me sentais pas prête à quitter cette ville dans laquelle je me sentais heureuse.

Je mis donc ma carrière entre parenthèses pour profiter pleinement de mon enfant et pris le temps de préparer ma reconversion professionnelle. Après avoir redéfini mes priorités, je me suis lancée à mon compte afin de concilier ma vie pro et perso. Depuis 3 ans, je suis donc créatrice de contenu à Barcelone.

Les conjoints accompagnateurs, quels constats ?

Le conjoint accompagnateur doit relever de nombreux défis en expatriation : distance avec les proches, barrière de la langue, création d’un nouveau réseau, choc culturel, accès à l’emploi…

Un conjoint qui est livré à lui-même

Suivre son conjoint à l’étranger demande une certaine préparation pour anticiper les difficultés. Il est donc important d’aborder tous les sujets de préoccupation en couple avant de s’expatrier. Une fois arrivé à destination, le conjoint suiveur devra faire preuve de patience, de courage et d’ouverture d’esprit afin de s’intégrer au mieux dans son nouvel environnement.

Une vie professionnelle insatisfaisante

En termes d’emploi, là aussi la question n’est pas évidente. Certains conjoints décident de se consacrer principalement aux enfants et à leur couple et de profiter au maximum de leur séjour à l’étranger pour explorer les environs. D’autres cherchent un travail sur place, mais seulement la moitié d’entre eux réussissent à décrocher un poste. Il y a aussi ceux qui se lancent dans l’entrepreneuriat, le bénévolat… Bref, le conjoint d’expatrié peut se sentir perdu face à l’impact qu’a l’expatriation sur sa vie professionnelle.

Créer un blog à destination des conjoints accompagnateurs

Le blog des conjoints suiveurs en expatriation

C’est tout simplement en parlant avec une amie, elle-même femme d’expatrié. Nous discutions de la prochaine mutation de son mari en Afrique et des diverses réflexions que les gens lui faisaient à l’annonce de cette nouvelle : « Mais que vas-tu faire là-bas ? ». « Ça va être compliqué de travailler dans ce pays ». « Ce n’est pas la porte à côté ». « Ce n’est pas grave, ce n’est qu’une période à passer… ».

J’avais aussi vécu la même expérience lors de ma première expatriation. Les gens posaient beaucoup de questions mais n’apportaient pas de réponses aux différentes problématiques que nous allions rencontrer sur place.

C’est là que je me suis rendu compte que ces conjoints expatriés étaient complètement oubliés. Et j’ai eu l’idée de leur consacrer un blog où ils trouveraient justement du réconfort, des sujets qui leur parlent, des conseils, des astuces pour qu’ils puissent vivre pleinement leur expatriation.

C’est ainsi qu’a vu le jour le blog des Conjoints d’Expatriés en décembre 2020.

Une solution pour aider les conjoints accompagnteurs

Une des problématiques majeures lorsque l’on décide de suivre son conjoint à l’étranger concerne la vie professionnelle. En effet, la plupart des conjoints accompagnateurs n’ont pas d’autre choix que de mettre en pause leur carrière pour pouvoir participer à l’aventure internationale. 

Et puis une fois dans leur pays d’accueil ils rencontrent également tout un lot d’obstacles qui les empêche de rebondir professionnellement : difficulté d’obtention du permis ou visa de travail, non reconnaissance des diplômes, des salaires inadéquats, barrière de la langue, absence de postes correspondant à leur profil… C’est un véritable parcours du combattant !

Le passeport freelance, un programme en ligne pour pérenniser sa carrière

Forte de mon expérience à l’étranger et de mon parcours professionnel, je propose aux conjoints d’expatriés de devenir freelance à l’étranger. En exerçant en tant que micro-entrepreneur, ils ont en effet plus de facilité à pérenniser leur carrière lors de leurs déplacements à l’étranger.

Pour les aider à se lancer dans l’expérience de l’auto-entrepreneuriat, j’ai créé un accompagnement en ligne (sous forme de vidéos, d’exercices pratiques et d’interventions hebdomadaires) qui se déroule sur 6 semaines. Ce programme, que j’ai appelé le Passeport freelance, leur apprend à construire une carrière alignée avec leur personnalité et leurs attentes même s’ils n’ont aucune idée de business, et sans sacrifier leur vie de famille.

La carrière du conjoint accompagnateur en expatriation

Article rédigé par Nadia Bulcourt fondatrice de Conjoints d’expatriés

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